Voilà ! C'est fait ! Je peux maintenant le dire ! Je suis une marathonienne !
Courir le marathon, c’est un exploit. Mais pour moi, c’est encore plus que ça. Plusieurs le savent, j’ai vécu une période plus difficile à l’âge de 23 ans. Fait un sévère AVC qui m’a laissé le côté droit paralysé. J’ai « réappris » à marcher et à utiliser le bras droit. Les médecins craignaient que je sois en chaise roulante pour le reste de ma vie…
Alors quand tu pars de là, juste marcher est en exploit. Courir encore plus. Un marathon c’est plus qu’exceptionnel… enfin pour moi.
J’ai pris le départ malgré un inconfort à l’aine. Presque 13 semaines d’entraînement à trois sorties, voire quatre, par semaine. J’aurais été déçue de ne pas, au moins, avoir essayé.
42,2 km… trop gros dans ma tête, fallait que je fractionne ça.
Les 10 premiers kilomètres se sont bien passés. Je ressentais un point à l’aine mais tout était sous contrôle. À l’arrivée du 15e km environ, je me suis mise à ralentir, la douleur commençait à augmenter d’un cran et je ne voulais pas abandonner. Alors j’ai ralenti mon rythme.
Le demi passé, c’est au 26e km que j’ai versé quelques larmes. C’était tellement difficile et la fatigue était bien présente. J’ai continué. Continuée à avancer encore. Tranquillement mais sûrement. Arrivée au 32e, là j’ai encore pleuré en sacrant intérieurement… à bien y penser, pas certaine que c’était intérieurement…
Autour du 32e km, je me suis remise à pleurer en voyant une pancarte d’encouragements plantée au sol « La souffrance est temporaire, la fierté est éternelle » OMG !!!!
Chacun des derniers kilomètres ont été telllllllement et atrocement longs et difficiles. J’alternais entre course et marche, j’avais trop mal. Mal à l’aine droite mais aussi à l’aine gauche, aux genoux, aux mollets, aux cuisses, aux chevilles, au-dessous du pied gauche, dans le bas du dos… bref dire où je n’avais pas mal serait moins long.
Sur le coup, j’étais déçue de marcher. Comme si marcher durant un marathon c’était moins « hot ». Mais j’ai compris que dans le fond, on s’en fou tellement. Et comme dit mon entraîneur, c’est écrit où qu’on ne peut pas marcher en faisant un marathon ? Un marathon c’est courir, oui, mais c’est continuer malgré l’information que ton cerveau te crie « Arrête, t’as mal !!! ». C’est aller au-delà de ça.
J’ai traversé la ligne d’arrivée en pleurant comme un bébé. Je pleurais de fatigue, d’intensité, de souffrance mais d’une fierté sans pareille.
Moi qui s’était imaginée dans mes visualisations arrivant le sourire fendu jusqu’aux oreilles, les deux mains dans les airs… c’est plutôt les bras et les babines par en-bas que j’ai traversé l’arche du 42.2 km.
Dans aucun cas j’ai pensé abandonner. Je voulais réussir. Je visais un temps beaucoup moins long mais je m’en fou. Je l’ai fait ! Je suis marathonienne.
Je tiens à remercier mon entraîneur Eric Marcotte de EMmotion Entraîneur privé-groupe et conférencier. Merci de tes encouragements, de ton professionnalisme et de ta connaissance. Tu m’as fait un programme sur mesure, donner des entraînements privés spécifiques pour le marathon et pour ma condition, conseillé sur ma nutrition et poussé encore et encore. J’ai hésité à prendre le départ à cause de mon aine et tu as su quoi me dire pour ne pas lâcher. Ta présence lors de l’événement a fait une différence remarquable. Merci tellement.
Merci aussi à Maude de la Clinique MPB , spécialisée en massothérapie sportive. Non seulement tes thérapeutes Josée et Laurence ont traité mon aine quelques semaines avant la course, mais j’ai eu ma thérapeute personnelle la journée même. (Ça fait « big shot » dit de même ). Maude est arrivée au départ, à Val David, sortie sa table dans un stationnement et hop. Préparation de mon corps avant la course. Je sentais mes jambes moins lourdes. Présente également à la fin pour aider mon corps à mieux récupérer. Vraiment merci Maude ! Merci de ton temps. Merci pour ton expertise hors paire. Merci pour ton professionnalisme et ta bonne humeur.
Merci à chacun d’entre vous pour vos encouragements. Vous lire m’a fait chaud au coeur.
Hier, je me suis endormie à 19h30, morte de fatigue. Ce matin je me sens comme un p’tite vielle de 150 ans.
Je terminerais ce message en disant que si tu as un rêve, just do it. La seule chose ou la seule personne qui t’empêche d’accomplir ce que tu veux, c’est toi.
Alors GO, t’es capable!
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